Retour sur jeudi 2 octobre 2014 avec le Réalisateur Philippe Delarbre et le colonel Jacques Allaire
C'est avec beaucoup d'émotion que le public nombreux à l'Arletty ce jeudi 2 octobre a écouté et échangé avec le Colonel Allaire, témoin, dans le film "Le Sacrifice Diên Biên Phu 1954" du réalisateur Philippe Delarbre. Tous deux, réalisateur et Colonel, nous ont fait partager à travers l'évocation de la Bataille de Diên-Biên-Phu, la grandeur du sacrifice des volontaires qui ont combattu et qui ont été, les survivants, emprisonnés, avec beaucoup de souffrance et d'humiliation, après la défaite.
Jeudi 2 Octobre à 19 heures, s’est ouvert au cinéma Arletty, devant une soixantaine de personnes, la séquence qui durera tous les jeudis de ce mois en soirée à propos des Mémoires des guerres d’Indochine et d’Algérie …
Le directeur du cinéma, Alban Langlet, - après avoir rappelé la genèse du projet : rencontre entre les interrogations que lui-même se posait à propos de la guerre d’Algérie et le souhait d’un habitant de St Quay-Portrieux, Jean-Michel Forest, de voir un cycle de projections consacré à Pierre Schoendoerffer - , a ouvert la séance en donnant la parole au premier intervenant Philippe Delarbre.
IMG_0356Philippe Delarbre, réalisateur du film projeté ce soir là « Le Sacrifice, Diên Biên Phu 1954 » a expliqué qu’au travers de son travail : mettre en images l’évocation des combats et des combattants par le Lieutenant Allaire, il avait voulu approcher le mystère de cette bataille de Diên Biên Phu où les soldats et leurs officiers, quoique se sachant dans une situation désespérée, n’avaient, jusqu’aux derniers instants, jamais douté de la victoire, et comment des professionnels du cinéma, d’abord étrangers à la chose militaire, s’étaient passionnément pris au jeu dans l’élaboration de cette oeuvre.
A regarder les images qui défilent devant nos yeux : visage en gros plan de Jacques Allaire, aujourd’hui Colonel, évoquant au mémorial de Fréjus ses camarades du 6ème BPC, voix parfois brisée par l’émotion, images d’aujourd’hui mêlées à des images d’archives, venant du côté français comme du côté vietnamien, nous ne pouvons nous empêcher d’être étreints par l’émotion, même si nous continuons de nous demander : qu’étaient-ils partis faire là-bas ?
A l’issue de la projection, le Colonel Jacques Allaire lui-même, jeune homme de plus de 90 ans, ne manquant pas d’humour et d’ironie, a répondu d’une voix forte et claire aux questions qu’on lui a posées … Il nous a dit :
« Il n’y a pas de mauvais soldats, il n’y a que de mauvais officiers » ; « On doit exiger de soi-même ce qu’on exige de ceux qu’on commande » ; à propos de la captivité à la fin de la bataille, captivité particulièrement dure, certains disent même, plus dure que chez les nazis : « Les viets étaient contents de nous avoir fait prisonniers, mais ils voulaient aussi prendre nos âmes, ils voulaient qu’on se renie .»
Mr le maire de St Quay-Portrieux Thierry Simeliere nous avait fait l’amitié d’être présent et s’est montré heureux que le cinéma de la ville puisse offrir une telle manifestation.
J.M Forest